Si vous voulez bien faire du sport, mais impossible pour vous d’aller vous courir sous une température de -5°. Si vous envisager d’aller dans une salle de sport mais que votre marge de crédit est des plus minimes. Si enfin, vous voulez vous fatiguer mais cela à votre rythme sans contrainte et dans la bonne humeur.
Chaque année, la ville de Genève offre une dizaine de salles de gymnastique aux jeunes et moins jeunes durant la période scolaire, afin que ceux-ci puissent exercer une activité physique régulière malgré la mauvaise saison. Ainsi, ce sont prés de1000 à 2000 jeunes qui se rendent chaque mardi et chaque jeudi dès 18 heures dans une dizaine de salle réparties sur le territoire genevois, pour s’exercer à des activités telles que le basketball, le football, le badminton, le parcours ou encore la danse.
Cette initiative est pris forme dix ans plus tôt après qu’un groupe de travailleurs sociaux se soient rendu compte que l’automne et l’hiver ainsi qu’une partie du printemps étaient les saisons durant lesquelles la délinquance juvénile atteignait son pic. Pour essayer de parer à cette situation, le sport s’est présenté comme étant une bonne alternative à la menace que représente une vie d’ errements.
Claudio Molo, travailleur social hors –mur rattaché à la délégation de la jeunesse de la Ville de Genève éducateur de rue et l’un des initiateurs du projet, reviens sur l’historique de ce concept :
«Dix ans auparavant, en travaillant avec des adolescents dans la rue, nous nous sommes avons constaté mon équipe et moi, que la ville de Genève manquait d’espaces où les jeunes pourraient s’exprimer et faire des activités. C’est en discutant avec ces derniers qu’est l’idée d’ouvrir des salles le soir où les jeunes pourraient pratiquer des activités sportives, mais sans encadrement, en toute liberté. En effet certains jeunes avaient déjà fait du sport ailleurs ou dans des associations, mais cela ne leur correspondait plus, ceci due au fait entre autre qu’il y’avait une certaine discipline à maintenir, ou qu’il y’avait trop de compétitions, ou encore que c’était trop cher… ».
Les maîtres- mots « sport », « liberté », « street (rue) » et « convivialité » font de ce concept un succès immédiat. Claudio Molo :
« Nous avions débuté avec une salle, la salle de Gymnastique du collège Nicolas Bouvier et l’activité proposée était le basketball. Mais très vite, grâce au bouche -à-oreille, nous avons été vite dépassé par l’ampleur que cela prenait, le nombre de participants augmentant toujours un peu plus chaque semaine. Les activités proposées se sont elles aussi diversifiées, et maintenant, tout le monde à la possibilité de faire du football, du parcours, du street-foot de la danse hip hop, le tout de manière libre, sans entraîneur et sans engagement.»
En dehors de la gratuité des activités, l’originalité de ce concept repose aussi sur le fait que ces salles soient autogérées et donc sous la responsabilité des jeunes eux-mêmes avec cependant la présence vigilante de moniteurs. Yannick, étudiant en informatique de gestion HEC et B-boy, ressent cela comme une aubaine :
« Il n’existait pas avant d’infrastructures où on pouvait faire des activités, en dehors du centre commercial de Balexert, et ces salles représentent une excellente opportunité de continuer à pratiquer un peu de sport malgré le froid. Faire du sport dans un club à Genève, ca coûte cher, et on est quelquefois contraint de se rendre à un cours juste parce que on a payé une certaine somme pour une certaine période. Mais ici, c’est vraiment différent, on ne sent pas obligé de venir, on vient parce que l’on en a envie, et en même temps on ne peut s’en empêcher, parce qu’ici l’ambiance est vraiment différente. Tout le monde peut se retrouver dans ces salles sans complexe, les grands, les petits, les riches, les pauvres, les noirs, les blancs, les jeunes, les moins jeunes : c’est une communauté, et je suis heureux d’en faire partie. ».
Au final, la ville de Genève n’est pas prête de regretter ce magnifique cadeau qu’elle a fait à ses enfants. Dans ces salles, circule une excellente énergie positive dont les effets, à court terme, sont visibles sur le visage de ces jeunes qui peuvent, l’espace d’un effort, espérer et rêver.
Ariane Mawaffo
Source : http://www.ville-geneve.ch/themes/sport/pratique-libre/
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