Rencontre avec Lilla, artiste genevoise

R.E.E.L. : Parle-nous de Lilla

Lilla : (rires) ouh, ça commence vaste ! Alors, je fais de la musique depuis toute petite ; j’ai commencé par le fifre, puis j’ai fait du piccolo, moins criard, ensuite du piano, du chant etxà 18 ans, j’ai commencé la guitare en autodidacte. C’est donc tout naturellement que j’ai commencé à écrire des textes vers l’âge de 24 ans en me spécialisant dans le domaine de la chanson francophone. Le chant a toujours fait partie de mon univers, d’ailleurs. Je suis d’une famille de musiciens amateurs : tous m’encouragent beaucoup dans mon parcours, même s’ils ont toujours insisté sur le fait que la vie d’artiste n’était pas évidente et qu’il fallait que je possède une solide formation à côté, d’où mes études de sport (rires).

 

R.E.E.L. : Du sport ?

Lilla : Oui j’ai toujours fait beaucoup de sport en parallèle de mon univers artistique et j’avais deux options après la maturité : le Conservatoire ou le sport.  Je ne me voyais pas faire des maths ou de la géographie donc j’ai tenté les tests d’entrée pour le sport et, maintenant, munie de mon diplôme de Master en Sport, je suis enseignante.

 

R.E.E.L. : Lilla, tu es extrêmement active dans le domaine artistique. Ton site lillamusique.net recense ces activités : danse, théâtre, chorégraphie, comédie musicale… la liste est longue !

Lilla : (rires) Oui c’est vrai que je fais énormément de choses. Je suis une sorte de stage addict’. Dès qu’un projet me plaît, je me lance, je n’hésite pas. Je me donne à fond, je ne m’économise pas. Et à chaque fois ces expériences m’apportent des compétences en plus que je peux utiliser lorsque je suis sur scène : par exemple, le théâtre m’a permis de développer le côté interprétation d’un texte parce que le rapport à la chanson est complètement différent en fonction des espaces. Il faut y mettre de soi, d’autant plus lorsque c’est son propre texte.

 

R.E.E.L. : Justement, à propos de ton expérience scénique : tu as l’air d’avoir deux mètres lorsque tu montes sur scène, tellement tu brilles !

Lilla : (rires) oui, les gens ont l’habitude de me dire que je prends beaucoup de place sur la scène ; honnêtement, je ne pourrais pas expliquer pourquoi. Peut-être mon expérience artistique y est pour beaucoup, peut-être le fait que je vive intensément le moment présent, peut-être parce que j’aime ce que je suis en train de faire, je ne sais pas (rires).

 

R.E.E.L. : En dehors de la voix, tu utilises souvent la guitare sur scène.

Lilla : Oh, la guitare ! Je ne suis pas du tout guitariste, j’ai appris à en jouer en autodidacte ; la première année, j’ai eu si mal aux doigts ! Puis, c’est allé. Mais j’aime beaucoup mieux rester concentrée sur ma voix que sur ce que je fais avec ma guitare, n’étant pas très à l’aise avec cet instrument (rires)

 

R.E.E.L. : Raconte-nous ton album.

Lilla : J’ai commencé à enregistrer cet album en février 2013. Après un premier, puis un second enregistrement de la maquette chez un ami, Timothy Verdesca, nous sommes allés en studio, d’abord pour les  instruments entre mai et juin, puis pour poser les voix en septembre. Fin décembre, j’avais l’album entre les mains (super cadeau de Noël, rires), mais plusieurs évènements autour des membres de la formation musicale vont faire que tout soit chamboulé et que le temps soit relativement long entre la réception de l’album et le vernissage en avril. En bref, il a fallu refaire l’ensemble de la formation, trouver de nouveaux musiciens. Rends-toi compte que c’est le jour du vernissage que tous les musiciens jouaient tous ensemble pour la première fois ! Mais, ce n’est pas grave ! On est là, on fonce ! (rires)

 

R.E.E.L : Le thème principal : l’enfance

Lilla : Il y a beaucoup d’enfance dans cet album, la couverture du CD a été travaillée pour représenter cela. Je reste beaucoup attachée à l’enfance, j’ai travaillé avec des sons plutôt funs, des instruments comme le xylophone, la boîte à musique, des sons très enfantins, moins sérieux, qui rappellent ce côté enfant présent chez tout un chacun. Quand on devient adulte, on oublie de jouer, on perd notre côté enfantin alors qu’il n y a pas de raison. C’est peut être naïf  de penser comme cela, mais, parfois, il peut s’avérer essentiel de retourner dans notre petite bulle d’enfance afin de s’y ressourcer. C’est un peu ce que j’essaie de faire dans « Jeu d’enfant ».

 

R.E.E.L. : Lilla, album autobiographique?

Lilla : Non, ce n’est pas un album autobiographique malgré ce que le titre, tout comme la chanson « La mauvaise foi », pourrait laisser croire. Je voulais faire un album qui parlerait de tout et de rien. Je voulais vraiment éviter quelque chose de trop personnel, trop intime. « La condition humaine » est par exemple un ensemble d’interrogations sur le sens de la vie sans pour autant que je ne me dévoile trop. Quand on écrit des chansons sur quelque chose de personnellement douloureux et que ça ne plaît pas, ça fait de la peine. Peut-être que sur le prochain album, il y aura quelque chose de plus intime, on verra.

 

R.E.E.L. : Parle-nous de ton équipe.

Lilla : Lilla, c’est moi et un groupe de musiciens qui me suit. Ils apportent énormément à mon univers. Il y a par exemple beaucoup de choses qui viennent de mon guitariste – qui est allé à Nashville – qui font maintenant partie intégrante de cet univers. Mais, l’univers Lilla, c’est un univers un peu déjanté que j’ai envie d’assumer à fond tout comme le fait Camille, une artiste francophone que j’admire  beaucoup. L’univers Lilla, c’est un espace dans lequel on est soi-même et dans lequel on plaît au public grâce à ce qu’il y a en nous.

 

R.E.E.L. : Quels sont tes projets ?

Lilla : Essayer d’abord de faire vivre cet album, de trouver des dates de concerts. Ici, ça marche beaucoup sur le réseautage, ce n’est pas évident. Heureusement que j’ai mon copain qui m’aide, mais je n’ai pas une industrie derrière moi, je fais quasiment tout toute seule. Le nerf de la guerre reste finalement l’argent. Toutefois, rendez-vous le 9 octobre à Aigle et le 1er novembre à l’Undertown de Meyrin ! Lilla, c’est aussi la comédie musicale « Au hasard des faubourgs » produite par NM-Production dès le 18 octobre à Segny.

 

R.E.E.L. : Lilla, merci !

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *