Dans la première édition de R.E.E.L., nous avions souligné le problème que constituent les rapports entre les étudiants de la Faculté de Lettres de l’Université de Genève. Nous nous étions penchés sur les initiatives de certains parmi eux, dont l’ambition est de créer et d’améliorer les échanges entre leurs camarades. Tel est aussi l’un des objectifs majeurs du ciné-club universitaire de L’Association de Français. Nous sommes allés à la rencontre de son responsable, Antoine Rebourg, étudiant en dernière année de Bachelor de Philosophie et de Français.
R.E.E.L : Qu’est-ce que le ciné-club de l’Association de Français ?
ANTOINE REBOURG : Le but premier du ciné-club de l’Association de Français est d’effectuer une projection d’un film une fois par mois. Mais le but profond de ce ciné-club est de créer un lieu, une activité qui rassemblerait les étudiants de français qui ont un grand nombre de séminaires différents et qui n’ont pas vraiment l’occasion pendant les cours. Regarder un film suscite une discussion, et discuter avec les autres fait qu’on apprend à les connaitre. Ainsi, des liens sont crées tels que si on se croise dans les couloirs on ose se dire bonjour, parce qu’on a quelque chose en commun.
R.E.E.L : Comment se passent les séances ?
A.R. : En général avant le film, il ya un apéro, et à la fin, ceux qui veulent peuvent rester pour échanger leurs impressions et leurs points de vue sur ce qu’ils viennent de voir.
R.E.E.L : Comment s’effectue la sélection des films ?
A.R. : Je sélectionne les films, mais il n’ya pas de thématique définie, ni de limite. Tout le monde peut en proposer. Nous ne choisissons pas cependant des films complètement débiles, mais plutôt ceux qui sont en mesure de nous faire réfléchir. J’essaie de me renseigner de varier leurs provenances, les genres… Pour l’instant j’en ai passé 3, dont deux films anglophones, Pi de Darren Aronofsky,… et Snatch de Guy Ritchie. Je n’avais pas vraiment eu le temps de me renseigner avant mais j’ai mis à profit les vacances d’automne pour effectuer des sélections pertinentes.
R.E.E.L : Qui travaille avec toi ?
A.R. : Je suis seul pour faire ce travail, mais cela ne demande pas beaucoup d’effort. L’ex-gérante du ciné-club m’a aiguillé dans ce domaine. J’ai juste à louer la salle dans les temps, faire quelques affiches, venir en parler dans les salles de cours. Par contre, je m’inspire des suggestions des autres pour effectuer les sélections des films.
R.E.E.L : Quelles sont les appréciations qui te sont parvenues à propos du ciné-club ?
A.R. : Que des appréciations positives et encourageantes ! Les étudiants trouvent ce ciné-club très intéressant, cela leur permet de découvrir des films, et même de découvrir les gens avec qui ils étudient, et ce dans un cadre extrascolaire. Ils sont bien contents de pouvoir boire un coca devant un film, dans une bonne ambiance, avec d’autres étudiants, tout simplement, et tiennent à être tenus au courant des prochaines séances. Certains me demandent une plus grande fréquence de projection. Malheureusement, ce serait assez compliqué d’augmenter le rythme. Mais dans l’ensemble, chacun ressort de la salle avec l’envie d’y revenir.
R.E.E.L : Un coup de gueule ?
A.R. : J’aurai aimé être prévenu bien avant de cette responsabilité afin de mettre sur pied quelque chose de cohérent, avec un thème et un fil conducteur. Stéphanie, la présidente de l’AEFRAM (l’Association de Français Moderne) m’en avait parlé vaguement en juin de l’année dernière, mais ça m’était sorti de la tête. Au début du semestre précédent, elle m’a mis un petit coup de pression (rires !), et je me suis retrouvé en quelque sorte devant le fait accompli, mais je ne lui en veux plus. La contrepartie avantageuse est que la sélection et la programmation des films est plus spontanée et je peux vraiment mieux écouter les sollicitations des personnes intéressées.
R.E.E.L : Tes souhaits pour le futur ?
A.R. : Qu’il y’ait encore plus de monde ! C’est vraiment une supe expérience et j’ai connu beaucoup de monde là bas. Pourvu que ça dure !
R.E.E.L : Antoine Rebourg, merci.
Propos recueillis par Ariane Mawaffo
Crédit photo : Jeremy-Yap-Unsplash
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