De mes motivations

Souvent les gens me disent : mais Ariane, qu’est-ce qui te motive? Ma ferme volonté de participer à la promotion et à la diffusion des littératures africaines me provient de la conviction selon laquelle, il est désormais temps de créer un paradigme exempt des contradictions dont souffrent nos sociétés actuelles marquées par l’opposition séculaire entre la victime et l’oppresseur.e. L’histoire de mon continent suppose que je suis une éternelle victime. Ce que je ne suis pas. Non. Je ne souhaite pas non plus me mettre dans les bottes de l’oppresseur.e. Non. Ce que je souhaite, c’est construire un univers fondé sur le respect de l’altérité et de ce qui la constitue : ses particularités, ses richesses, ses individualités, ses complexes, etc. Ce qui forge cette conviction, c’est le fait qu’à mon arrivée en Europe, en Suisse, je me suis rendue compte que peu de mes ami.es européennes connaissaient ces littératures si riches et si passionnantes. J’en ai formé, je l’avoue, un sentiment de compassion. Compassion pour ces personnes ignorantes des plaisirs et des connaissances qui leur échappaient ainsi. J’ai donc décidé de m’adonner à la promotion des littératures africaines selon mes moyens; la Cene Littéraire m’a fourni l’espace rêvé pour accomplir ce dessein. Au-delà de travailler à la reconnaissance des productions littéraires d’une qualité incroyable, j’ai l’opportunité de rencontrer des écrivain.es africain.es et afrodescendant.es incroyables, dévoué.es et porté.es par le besoin commun de créer un nouvel espace de discussion débarrassé des affects socio-politiques actuels.
Un travail bénévole souvent prenant et souvent difficile. Mais récompensé par chaque sourire d’un.e écrivain.e ravi.e de la qualité de sa célébration ou d’un.e lecteurice qui m’affirme :  » Ariane , grâce à tes recommandations, j’ai lu ce livre!  » Chaque nouvelle personne qui lit un livre d’une écrivain.e africain.e ou afrodescendant.e est une victoire de taille pour moi. Merci à toustes.
Elnathan John est donc le 4ème lauréat après Hemley Boum, Abdelaziz Baraka Sakin et Kei Miller.