Présence Africaine

Présence Africaine

II-5 : Présence Africaine[1]

(Lire la suite dans l’intégralité du dossier« Le rôle des revues dans la définition de la littérature afro-caribéenne des années 1930 » ici)

Le Sénégalais Alioune Diop en créant Présence Africaine en 1947 à Paris souhaite prendre ses distances avec le ton politisé des précédentes revues. En effet, pour échapper à la censure, le créateur de Présence Africaine adopte une stratégie culturelle beaucoup plus ferme que ses prédécesseurs. En effet, si les revues citées ci-dessus sont frappées de censure, c’est principalement parce qu’elles ont un rapport vacillant entre culture et politique de leur ligne éditoriale (excepté Légitime Défense).

L’orientation qu’Alioune Diop donne à Présence Africaine est beaucoup plus culturelle. Il veut surtout que les intellectuels noirs soient beaucoup plus représentés sur le plan de la culture littéraire à l’international mais dans le sens de la collaboration avec les autres peuples ainsi qu’il le déclare dans le premier numéro de la revue : « la revue ne se place sous l’obédience d’aucune idéologie ou politique. Elle veut s’ouvrir à la collaboration de tous les hommes de bonne volonté (Blancs, Jaunes ou Noirs), susceptibles de nous aider à définir l’originalité africaine et de hâter son insertion dans le monde moderne ». Sont présents dans le premier numéro de Présence Africaine des intellectuels de renom tels que André Gide, Jean-Paul Sartre[2] et Michel Leiris, présences qui cristallisent la volonté d’ouverture de la revue. Une maison d’édition du même nom, dont l’ambition est égale à celle de la revue, voit le jour en 1949. Cette maison d’édition permet la publication et la diffusion de plus de 300 ouvrages, parmi lesquels certains sont devenus des classiques de la littérature africaine d’expression française à l’exemple de Nations nègres et cultures de Cheikh Anta Diop. Une des plus grandes réalisations de cette revue est l’organisation en 1956 du premier congrès des écrivains et artistes noirs[3]. Dirigée aujourd’hui par Romuald Fonkoua, cette revue et la maison et la maison d’édition du même nom jouent un rôle fondamental dans la visibilité des auteurs noirs et de leur particularité littéraire à un niveau international.

[1] Présence Africaine, 1947/1 (N° 1), disponible sur presenceafricaine.com.

[2] J.-P. Sartre dans son article « Présence noire » fait un réquisitoire contre l’attitude de ses compatriotes envers les noirs. Présence Africaine 1947/1 (N° 1), p. 28-29.

(Lire la suite dans l’intégralité du dossier« Le rôle des revues dans la définition de la littérature afro-caribéenne des années 1930 » ici)