LES FAISEURS DE CHOSES

 

Suite de notre série consacrée à ces artistes qui utilisent les réseaux sociaux comme tremplin vers la gloire. Cette semaine, nous allons à la rencontre de Les Faiseurs de Choses, qui débutent leur aventure sur Facebook le 16 avril 2013.

R.E.E.L. : Comment est né le projet LFC ?

Les Faiseurs de Choses : Le projet LFC est né d’une volonté conjointe de raconter le quotidien du « camer » de manière humoristique. Que l’on soit en Afrique, en Asie, en Europe ou en Amérique, ces situations nous parlent et nous interpellent. Nous ne souhaitons néanmoins pas être cantonnés au seul « marché » camerounais, notre but est que nos voisins tchadiens ou même éthiopiens se disent en nous lisant : « oui effectivement on a vécu ça ».

R.E.E.L. : Racontez-nous votre univers.

LFC : En ce qui concerne notre univers, notre arme principale est l’humour. On ne se prend pas au sérieux, on rigole beaucoup que ce soit via inbox ( messagerie privé, Facebook, Ndlr) ou sur comptes Facebook respectifs. C’est important d’avoir cet humour et cette imagination car les idées ne font pas tout, encore faut-il les développer et créer des situations hilarantes. Nous nous relisons, nous nous critiquons afin d’offrir le meilleur à nos fans sans cesse en attente. Ils exercent sur nous une pression telle qu’on ne peut se contenter d’un sketch moyen (même si cela nous est déjà arrivé).

R.E.E.L. : D’où vous êtes venu l’idée de cet univers ?

LFC : Nous souhaitions parler du Cameroun. C’est la base. Sans pour autant rentrer dans les méandres politiques et le sérieux qui caractérisent certains sketchs. Nous souhaitions mettre en avant la chaleur humaine, l’esprit communautaire, nos situations mais aussi notre jeunesse et notre créativité. LFC ce n’est pas seulement quatre petits bonhommes qui écrivent des sketches. LFC, c’est quatre Camerounais, c’est tous ces fans « acquis » et aussi toute une population camerounaise potentielle. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ça nous fait chaud au cœur de recevoir des encouragements en dans notre messagerie qui nous parviennent de tous les coins du monde. Mieux encore, la plupart des fans viennent du Cameroun. Il s’agit également d’un moyen qui nous permet d’oublier, ne serait-ce qu’un instant, l’environnement parfois difficile dans lequel certains d’entre eux vivent. Et puis, pourquoi pas, avoir des émules ? Nous souhaitons encourager les camerounais et les jeunes du monde entier à entreprendre des projets artistiques comme le nôtre ou mieux, nous rejoindre !

R.E.E.L. : Parlez-nous de vos personnages.

LFC : Les personnages sont multiples. Les personnages principaux sont Soki, Tipy, Mkounkouop et Kate. Soki et Tipy ensemble se retrouvent toujours dans des situations rocambolesques, conduisant au fameux Euye( exclamation marquant la surprise et quelquefois le désarroi, Ndlr) de Tipy. Mkounkouop et Kate sont amies et reflètent à peu près l’image de la femme camerounaise. On parle beaucoup de tuorisme (fêtes), de sujets d’actualité comme le débat sur le tribalisme, de faits divers (par exemple, la situation des poulets à Noël).

Les personnages annexes permettent quant à eux de former une toile et de recréer l’univers du pays. Nous pensons particulièrement à Camlywood, un groupe de gars se retrouvant toujours dans des situations dont la seule issue est la fuite… avec de l’humour bien sûr. Afin de faire participer les fans, nous organisons des jeux dont le prix est l’apparition dans un des sketches. Avec environ 11000 fans, il y a de quoi faire.

R.E.E.L. : Comment et pourquoi avoir choisi les réseaux sociaux ?

LFC : Les réseaux sociaux se sont imposés à nous. A la base, LFC c’est Soki et Tipy. Mkounkouop et Kate sont arrivées un peu plus tard et nous nous sommes tous connus via Facebook. Nous nous connaissions blagueurs, l’idée de monter des sketches pour faire rire était donc quasiment naturelle.

R.E.E.L. : Quel est- a été l’apport des réseaux sociaux dans votre travail ?

LFC :  Les réseaux sociaux ont été une source d’idée sans antécédent. Nous avons parlé de l’équipe du Cameroun car à ce moment-là, c’était Le sujet qu’il fallait « traiter ». De même, il a été question des guerres tribales après les posts successifs de jeunes filles qui pointaient du doigt telle ou telle tribu. Nous ne prenons pas ces questions à la légère mais nous avons compris au fil du temps que l’humour fait passer la pire des nouvelles. Les gens ne sont pas dupes. Ils sont capables de déceler l’information sous-jacente et donc, après avoir ri, de commenter. Et les commentaires aussi sont importants car ils nous permettent de nous remettre en question pour faire mieux à chaque fois.

R.E.E.L. : Avez-vous une publication papier ?

LFC : Pour l’instant non. Mais on y réfléchit sérieusement. Nous avons pour exemple Fashizblack ou Je Wanda magazine, qui se sont lancés dans l’aventure et ont plutôt bien réussi.

R.E.E.L. : Par conséquent, avez-vous un public autre que celui des réseaux sociaux?

LFC : Il faut savoir que tout le monde n’a pas accès à Internet. Nous avons nos fans certes mais c’est surtout le bouche à oreille qui accroît notre notoriété. L’idée d’un magazine part aussi de là. Nous rendre accessible à tous ceux qui nous suivent de près ou de loin et qui souhaitent nous soutenir.

R.E.E.L. : Les réseaux sociaux étant gratuits, vivez-vous d’une manière ou d’une autre de votre art ?

LFC : Pas du tout. En tout cas pas pour le moment. Comme nous l’avons évoqué précédemment, cette activité n’est pas lucrative. Cependant, nous savons qu’il y a une opportunité. Reste plus qu’à la saisir et à BIEN la saisir.

R.E.E.L. : Quels sont vos projets ?

LFC : Nos projets s’articulent autour d’une version papier principalement. Nous développons actuellement des partenariats avec des personnes qui croient en nous. Le meilleur reste à venir !

R.E.E.L. : Les Faiseurs de Choses, merci

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *