Focus : Assistant à L’Universite de Genève

 

Qu’est-ce que le travail d’assistant ? Matthieu Bernhardt est assistant depuis 2005 à l’Université de Genève en littérature française moderne. Son domaine de prédilection est la littérature de voyage à la Renaissance ainsi que littérature et interculturalité. Il a bien voulu répondre à nos questions.

R.E.E.L. : Pourriez-vous s’il vous plaît nous en dire un peu plus sur votre travail ?

MATTHIEU BERNHARDT : Mon travail d’assistant consiste essentiellement à enseigner au semestre d’automne et je consacre l’autre partie de l’année à ma recherche, en l’occurrence ma thèse de doctorat, consacrée aux missions jésuites en Chine, en cours d’achèvement. J’enseigne donc mais je rédige mon mémoire en même temps. J’enseigne 6 heures par semaine, ce n’est pas énorme, mais je travaille énormément à la préparation des cours ainsi qu’aux corrections. J’essaie néanmoins de me libérer de tout ce qui est aspect enseignement et administratif au semestre d’automne pour pouvoir me concentrer ensuite au second semestre à mon propre travail de recherche.

R.E.E.L. : Comment devient-on assistant ?

M.B. : Il y a des mises en concours. Si vous terminez votre Licence  –  auparavant Maîtrise –  avec de bons résultats et que vous avez de l’intérêt pour la recherche qui coïncide avec l’un des domaines de recherche d’un des professeurs du département si possible, vous avez de bonnes chances de devenir assistant. La concurrence est parfois rude, il y a pas mal de candidatures, il faut déposer un dossier avec une lettre de motivation, un curriculum vitae, une  liste de publications, des éléments classiques somme toute. Puis c’est aux membres du département – Professeurs, corps intermédiaires et assistants compris, de se réunir pour étudier ces dossiers et de sélectionner celui qu’ils estimeront à même de mener à bien la tâche, et ce en fonction des places disponibles.

R.E.E.L. : Pourriez-vous nous parler de vos difficultés au quotidien ?

M.B. : La difficulté c’est d’envisager le futur avec optimisme. De nos jours, dans le milieu universitaire, être assistant est un choix qui ne repose en aucun cas sur aucune sécurité professionnelle. Quand on devient assistant. C’est parce qu’on a relativement bien réussie ses études, mais cela ne constitue aucunement une garantie certaine d’une intégration dans ce milieu dans l’avenir. Vous pourriez interviewer tous mes collègues, la principale préoccupation d’un assistant, c’est de savoir ce que lui réserve l’avenir.

R.E.E.L. : Comment pourriez-vous qualifier vos relations avec vos étudiants ?

M.B. : Excellentes !!! Je prends énormément de plaisir à enseigner, le contact avec mes étudiants, ainsi qu’avec mes collègues,  est primordial pour moi, je serais incapable de me consacrer uniquement à la recherche, de me réfugier dans mes livres.

R.E.E.L. : Quel est votre livre préféré ?

M.B. : Question difficile, disons Histoire d’un voyage fait en terre du Brésil de Jean de Léry qui fait partie du panthéon selon moi, dans mon domaine de recherche.  Il y a aussi beaucoup de romans des XIXe – XXe siècles qui m’ont marqué, notamment Voyage au bout de la nuit de Céline.

R.E.E.L. : Que faites-vous le matin à votre réveil ?

M.B. : Qu’est –ce que je fais le matin quand je me lève ? Je donne le biberon à mon fils. !

R.E.E.L : Monsieur Bernhardt, merci.

Propos recueillies par Ariane Mawaffo

Crédit photo : Photo by Helloquence on Unsplash

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